L'ingénieur engagé pour
la gestion durable des ressources naturelles

École Nationale Supérieure
en Environnement, Géoressources et
Ingénierie du Développement Durable

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9
décembre 2022

Soutenance de thèse Felix Colin

Félix Colin, diplômé de l'ENSEGID et doctorant ENSEGID et UMR EPOC (5805), soutiendra sa thèse intitulée "Détermination des mécanismes de transfert de pesticides organochlorés vers des Cucurbitacées et remédiation de sols agricoles contaminés en zone maraichère" .

 

Elle aura lieu le vendredi 9 décembre à 14h dans l’auditorium de l'ENSEGID, devant le jury composé de :

  • M. Patrick HOHENER - Rapporteur
  • M. François LAURENT - Rapporteur
  • Mme. Laure VIEUBLE-GONOD - Examinatrice
  • M. Franck MAROT - Examinateur
  • M. Philippe CHERY - Invité
  • M. Grégory COHEN - co-Directeur scientifique
  • M. Olivier ATTEIA - Directeur de thèse

Résumé

La contamination des sols par des Pesticides OrganoChlorés (POCs) est une problématique mondiale.

Ces substances ont largement été utilisées dans l’agriculture en France entre les années 1950 et 1970. Parmi les POCs, la dieldrine et les chlordanes sont considérés comme des Polluants Organiques Persistants (POPs) depuis la convention de Stockholm en 2001 à cause de (i) leur toxicité, (ii) leur persistance dans l’environnement, (iii) leur capacité à s’accumuler dans les organismes vivants, et (iv) leur transport à longue distance. Aujourd’hui encore, des sols agricoles d’une zone maraichère péri-urbaine de 5 km2 en région Nouvelle-Aquitaine sont contaminés par ces POPs. Cette contamination engendre une imprégnation des végétaux, notamment les Cucurbitacées, dont les concentrations dépassent les Limites Maximales en Résidus (LMR) autorisées dans les produits de consommations, induisant des risques pour les consommateurs. Les objectifs de cette thèse sont de (i) caractériser la distribution spatiale de la contamination au sein de la zone d’étude et de comprendre ses liens avec les propriétés physico-chimiques des sols, (ii) tester à l’échelle du laboratoire 4 techniques physico-chimiques de remédiation des sols agricoles respectueuses des propriétés agronomiques et (iii) étudier les voies de transferts et de distribution des POCs vers les Cucurbitacées selon les concentrations dans le sol et la croissance des plantes. Les résultats de ces travaux ont permis de mettre en évidence que la dieldrine est le POC majoritairement quantifié dans les sols. La distribution spatiale des POCs est hétérogène à l’échelle de la zone d’étude mais présente une homogénéité à l’échelle des parcelles et la contamination se situe principalement (85 %) sur une profondeur de 40 cm. Une corrélation entre la contamination en dieldrine et la teneur en matière organique naturelle des sols a été mise en évidence. Parmi les 4 techniques de remédiation physico-chimiques des sols testées à l’échelle laboratoire, la dégradation au fer zéro valent et l’immobilisation par charbon actif sont très peu efficaces.

En revanche, le traitement thermique à basse température (< 100 °C) et l’extraction au CO2 supercritique induisent une diminution de la concentration en dieldrine de 85 % en quelques heures sans altérer la qualité agronomique des sols. Ces deux techniques sont donc prometteuses pour le traitement de sols agricoles contaminés en dieldrine mais davantage de validations sont nécessaires pour développer et optimiser ces processus. Enfin, le transfert de la dieldrine vers des Cucurbita pepo L. se fait majoritairement par absorption racinaire et transport vers les parties aériennes des plantes (tiges, feuilles, fleurs et fruits). Les concentrations dans les organes végétatifs augmentent de manière presque linéaire en fonction de l’augmentation de la concentration dans le sol. Pour les organes reproducteurs, cette relation n’est pas linéaire et il semble que lorsqu’un seuil de contamination dans le sol soit atteint, la concentration dans ces organes se stabilise. De plus, le fruit présente une différence de contamination entre ses tissus, avec la peau plus concentrée en dieldrine que la pulpe. Les résultats des expériences montrent également que la distribution de la contamination au sein des organes est primordiale pour le phytomanagement de cette contamination.

Publié le
1 décembre 2022
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